Journal d'Earalia Webber, Rôdeuse Entrée 11 : Ethilia

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Je ne sais que penser, je suis heureuse et j'ai peur en même temps : où est-il ?

Passons, j'ai des choses à raconter : la journée fut riche...

J'ai revu Ethilia aujourd'hui, elle semble à nouveau plonger dans la déprime.
Elle était en train de prier : " Protégez Imladrair... Faites que le malheur me frappe, moi plutôt que mes amis... "
J'ai du faire du bruit en entendant cela, car elle est sortie de sa méditation et m'a vu...
Je lui ai dit de ne pas faire de tels souhaits, mais de demander plutôt que le malheur ne s'abatte pas. Je n'ai pas eu le temps de terminer, car elle me dit alors qu'elle ne savait pas à quoi d'autre elle pouvait être utile.
Je la réconfortais en lui expliquant ce que j'en pensais : même si ses souvenirs ne lui reviennent pas, elle est notre seul espoir de trouver une solution.
Imladrair a trouvé une nouvelle raison de lutter contre sa malédiction en retrouvant sa sœur...
Et de toute façon, les souvenirs d'Ethilia lui reviendraient, d'ailleurs certains d'entre eux n'étaient-ils pas déjà revenus, grâce à l'aide de Silla ?
Mais, me répondit-elle, Silla ne savait rien au-delà de leur rencontre...
En effet, mais quand Silla aura terminé son histoire, peut-être que le blocage d'Ethilia sauterait et que ses souvenirs reviendraient... et même si le temps presse, il fallait attendre, sinon, comme Ethilia risquait de ne pas le supporter, faisant s'envoler nos espoirs.

Je me rappelais alors d'une chose : elle avait dit, qu'entendre son nom la faisait souffrir car trop de choses ressurgissaient en elle, mais que cela l'aidait parfois, et je lui demandais pourquoi.
Les souvenirs qui remontent à ces occasions sont terribles et douloureux, mais il arrive qu'elle les conserve quelques instants. De plus, pendant l'inconscience, elle peut aussi parler et révéler des informations.

J'ai honte de moi d'avoir penser cela, mais si nous pouvions tenter l'expérience...
Ethilia a deviné mon idée, et a refusé : elle n'est pas encore prête. Mais elle me dirait que lorsqu'elle le serait, elle me le dirait et que l'on tenterait l'expérience. Elle a même voulu me le faire promettre.
J'ai refusé : même alors, je ne pourrais me résoudre à la faire souffrir volontairement.
Elle insistait, par amitié, elle voulait que je le fasse...
" Si je te demandais de me frapper, le ferais-tu ?
Et si blessée, je te demandais de m'achever, pour abréger mes souffrances, le ferais-tu ? "
" Je te soignerais..."
Et elle éclata en sanglot... Je la pris dans mes bras et la laissa pleurer tout en la cajolant, qu'elle puisse évacuer son chagrin et sa tension, pour une fois.

Nous savions à quoi nous en tenir toutes les deux. Quand elle sera prête, je serais là... mais ce n'est pas moi qui la ferais souffrir... Et elle ferait pareil pour moi...

Petit à petit, on dirait que je me fabrique une nouvelle famille : Nell serait ma grande sœur, et Ethi ma petite...

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Rencontre et coup de foudre

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Mais nous avions besoin de nous défouler... nous partîmes donc du côté du vieux phare, à l'est d'Isthar pour chasser quelques créatures sauvages et récolter quelques ingrédients. Nous rencontrâmes un jeune mage qui fit un peu de route avec nous, et un peu plus tard (le mage était retourné en ville) nous aperçûmes un ami de Nell, un jeune paladin qui lui rend régulièrement service...
Devant travailler, je laissais donc Ethilia en de bonnes mains.
Cependant, avant de la laisser, je lui demandais si elle voulait devenir mon associée, cela lui permettrait de rencontrer un peu de monde, elle qui est si seule...

Sur la route du retour, dans les égouts sous le port, je croisais un jeune elfe au prise avec un nombre incroyable de rats... j'allais à sa rescousse, mais c'était inutile... il achevait le dernier rat. De nombreuses petites morsures sans gravité le faisaient saigner horriblement, je m'approchais donc pour nettoyer et panser ses plaies...
Il s'agissait de Luniel Ventsombre... et quand je le vis, quelque chose changea en moi... je n'osai le regarder et me sentais gauche, de plus je sortais de l'eau croupie et puante des égouts... je n'étais pas présentable, et pour la première fois, cela me gênais... je baissais les yeux et m'éloigner un peu pour ne pas l'incommoder...
Remarquant mon trouble, il me demanda en elfe ce qu'il m'arrivait. Gênée, émerveillée et surprise à la fois d'entendre cette langue (rarement parée à Isthar, les elfes préférant utiliser la langue commune pour être compris), je lui répondis en elfe à mon tour.
Luniel paraissait souffrir d'une de ses blessures, et il m'expliqua que c'était une veille blessure, déjà soignée par Eurasia. Je lui demandais de m'accompagner à l'atelier afin que je puisse l'examiner... (et que je puisse me changer, me mettre à mon avantage).
Je m'aperçois maintenant que, déjà, je tombais amoureuse...

Nous allâmes donc à mon atelier où j'espérais soigner Luniel (et aussi un peu de calme, je dois l'avouer). A peine étions nous entrés que Kressy arrivât à son tour !
J'essayais d'expédier nos affaires au plus vite, mais Kressy n'en parla qu'à peine. Elle avait dû deviner à ma façon de regarder Luniel ce que j'éprouvais, et ne cessait d'approuver mon choix, tout en me pressant de me marier, et en m'avertissant qu'il bel homme comme ça risquait d'être un coureur de jupon.
Sur ce, Ethilia entra à son tour ! J'enrageais... Mais Ethilia me connaît bien, elle sait qu'elle serait toujours la bienvenue... mais elle compris aussi que là... Kressy le savait bien aussi d'ailleurs. Peut-être essayait-elle de me protéger de moi-même ?
Elle finit cependant par partir, me laissant m'occuper de la blessure de Luniel.

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Précisions sur Earalia

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Enfin seuls, je fit entrer Luniel dans l'atelier même, afin qu'il puisse se laver. Il enlevait sa chemise alors que je préparais de quoi faire nos ablutions. Je le vis ainsi et ... (quel bel elfe !) plus rien... Je repris mes esprits quelques instants plus tard, Luniel (propre et habillé) me soutenant pour que je me lève.
Nous nous excusâmes tous les deux : lui car il n'avait pas pris de précaution : l'habitude avec ses sœurs, et moi de mon malaise (mais dans ce cas, est-ce bien le mot ?)
Je me lavais à mon tour, et il eut la délicatesse de ne pas regarder... je craquais un peu plus...

Je m'occupais enfin de sa blessure, causée me dit-il avant de s'en rendre compte, par une lame zenth empoisonnée (il jura dans une langue qui m'est inconnue en se rendant compte de ce qu'il devait considérer comme une erreur). Comme il l'avait déjà dit, elle avait été soignée par Eurasia, et vu la blessure, bien soignée.
Je sortis quelques herbes du petit bois qu'il y avait près de chez moi (un souvenir) de ma poche pour en faire un onguent que je lui appliquais. Luniel, un peu tendu, me demanda ce que c'était. Je lui expliquai et à sa demande, lui racontais mon histoire...
Mon enfance chez ma mère, qui m'éleva comme sa propre fille, le petit bois près de sa ferme et ses habitants qui m'apprirent le langage des elfes, les enfants humains qui se moquaient de moi sans cesse car j'étais une sang-mêlé, et le fait que j'aie été adoptée...
Sans m'en rendre compte, à ce moment de mon récit, le massage s'était déjà fait caresse et s'était étendu au-delà de la blessure de Luniel... qui me sortit de ma transe en le faisant remarquer.
Je me repris aussitôt, et remis un peu d'onguent pour reprendre contenance, et recommençais à le soigner correctement.

Luniel semblait vraiment intéressé par cette histoire malgré son peu d'importance, et il voulut en savoir un peu plus sur mon adoption...
Je lui racontais donc la lettre en décrivant la signature rapidement, et ma quête : la recherche d'Elaith Craulnober, mon père, ainsi que ce que j'avais réussi à apprendre sur lui... bien peu, ma foi...
Encore une fois, mes mains s'étaient égarée et se promenaient sur le dos de Luniel... qui ne dit rien cette fois...
Mais les soins ayant fait effet, je dut me résigner et m'éloignait un peu pour m'asseoir à ses côtés alors qu'il refermait sa chemise...
Il se leva pour se dégourdir les jambes et je ne pouvais détacher mon regard de son corps élancé en mouvement. Il s'approcha de moi et m'embrassa... ce que j'acceptais avec plaisir... j'étais comme envoûtée...
Mais cet instant magique dû prendre fin.

Luniel insista pour que je décrive la signature plus en détail. Etonnée, je m'exécutais, cherchant à bien me rappeler...

La fin du " R " de Craulnober se transforme en queue de serpent, serpent qui semble bouger et qui rampe sur le mot " Craulnober " pour finir sur une gueule ouverte, prête à dévorer le " E " de Elaith...

Luniel semblait surpris : il avait vu une signature semblable dans les papiers de son père...

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Histoire de Luniel

(ce qui suit a été détruit : Earalia a arraché les pages et Luniel les a brûlées. Seule Didlith/Ethilia les a lues. Personne d'autre ne lira jamais plus ces lignes)

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* quelques pages manquent *
Je lui parlais un peu également des évènements récents. Observateur, il avait remarqué ma première tenue : celle des rôdeurs, et me demanda si je servais le bosquet. Je répondit par l'affirmative, en précisant que je ne partageais pas tous les points de vue de nos druides : je protège la nature, les autres membres du bosquet aussi, mais ils protègent l'équilibre, qui n'a pas autant d'importance pour moi. Je comparais même Mirabel à une Ménestrelle.
A ce mot, Luniel bondit, dans une colère noire, semblant prêt à en découdre...
Je m'éloignais, surprise et blessée au fond de moi : qu'y avait-il ? Qu'avais-je dit ? Je refoulais difficilement mes larmes.
Calmé, il s'approcha de moi et cueilli la larme d'un doigt et nous échangeâmes un nouveau baiser...
J'étais moi aussi calmée instantanément... quel sort avait-il attaché à ses lèvres ? Je ne voulais plus le lâcher, mais il s'éloigna de moi, inspira profondément et commença son histoire...
Je m'assis à ses pieds pour mieux l'écouter, prenant une de ses mains dans les miennes.
Le père de Luniel, Raliuel, était un maître des ombres. Ne sachant pas de quoi il s'agissait, je demandais à Luniel de m'expliquer. Il semblait amusé, et m'expliqua que c'était un maître de la dissimulation, et même un peu plus... Les ombres étant un monde à part entière, lorsque Raliuel s'enveloppait presque amoureusement dans les ombres, il pouvait même disparaître totalement au soleil de midi.
Raliuel était un elfe, avec une part de sang drow. C'était un diplomate et régulièrement, "on" faisait appel à ses dons et sa position pour certaines enquêtes...
Luniel, enfant, parcouru donc beaucoup de chemin et vit beaucoup d'endroits avec sa famille : son père, sa mère Flierane, son frère Glirran et sa sœur Natalia. Luniel était le plus jeune.
Glirran partit rapidement de son côté et devint rôdeur.
Un jour, alors que Raliuel était absent, enquêtant sur le zentharim pour la énième fois, organisation commerciale doublée dune organisation criminelle très dangereuse, Flierane sa femme fut assassinée. Raliuel réussit à capturer et à faire parler le meurtrier, un zenth.
Il décida de laisser cette organisation en paix, afin de protéger ce qu'il restait des siens, et ne répondit plus aux demandes de "on".
Raliuel finit par rencontrer une drow exilée, Mara, au cours d'une enquête (qui l'en avait chargé cette fois ?).
Luniel m'expliqua que Mara était une bonne drow, aussi étonnant que cela puisse paraître. Je lui expliquai que j'en connaissais une, cela ne m'étonnait donc pas tant que cela.
A ces mots, Luniel bondit presque de joie, espérant qu'il s'agissait de Drania.
Je lâchais sa main, un brin jalouse... Qui était-elle donc ?
Rattrapant ma main à une vitesse incroyable, il poursuivit son histoire pour m'expliquer qui était sa demi-sœur...
Raliuel, après un certain temps, apprit à aimer Mara, et ils se marièrent. Les elfes les mirent au ban de la société : marié avec une drow ! Mais ils s'aimaient et cela ne les arrêta pas. Une fille naquit rapidement de leur union : Drania. Voyant cela, l'autre sœur de Luniel, Natalia quitta sa famille, dégoûtée de cette engeance pour elle contre-nature (pourquoi ? Ce sont deux sœurs et deux sang-mêlé...).
Cela sauva peut-être Natalia, car quelques années plus tard, la mort refis irruption dans leur vie. La maison fut attaqué en l'absence de Raliuel et Luniel, et Mara n'eut que le temps de sauver sa fille Drania avant de tomber sous l'assaut. Raliuel trouva des indices sur les meurtriers et parti à leur recherche après avoir mis à l'abri Drania et Luniel, chaqu'un dans un endroit différent.
Le tuteur de Luniel, un caravanier célèbre (quel est son nom déjà ? Toujours est-il que je ne le connaissais pas) appris à ce dernier les circonstances de la mort de Raliuel : il avait retrouvé ses anciens commanditaires, coupables du meurtre de Mara, et avait accompli presque entièrement sa vengeance avant de mourir.
Depuis, Luniel est à la recherche de Drania, qui est peut-être dans les environs d'Isthar...
La blessure qu'il a reçue à l'épaule a bien été faite par un zenth, récemment, mais Luniel ne court plus de danger pour l'instant.

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Dans un élan de folie, d'amour, je ne sais, j'ai promis à Luniel que je l'aiderais dans sa quête...

Mais peut-être se joindra-t-il aux miennes ? En tout cas je l'espère, son aide me sera sûrement précieuse...

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Fin de journée

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Nous étions affamés, après tant de temps enfermé à nous raconter nos histoires respectives. Alors que nous allions partir, le père Barken, le nain fit irruption dans l'atelier, dans son peignoir habituel... prêt à me proposer une nouvelle fois son massage sacré de Lathandre. Je l'accueillis plutôt froidement et je pris la main de Luniel, que le nain comprenne bien qu'il n'avait pas sa chance. Il allait partir, dépité, quand Luniel le rappela pour lui faire transmettre son bonjour à Barundar. (Ils se connaissent ?).
Et nous partîmes cueillir quelques fruits aux ports.
Luniel me fit rire en faisant le pitre dans les arbres...
Et ensuite, nous sommes allé à la guilde, que Kressy puisse, enfin, me dire ce qu'elle me voulait.
Elle m'accueillit avec plaisir, impatiente de savoir ce que Luniel et moi avions fait, et s'il était toujours là... ce qu'elle put constater avec plaisir quand il entra à son tour. Nous conclûmes rapidement nos affaires, tandis que Luniel alla discuter avec Barundar qui était là, et Barken qui l'avait trouvé. Ils ont rapidement baissé le ton...
Je m'approchais doucement d'eux quand Kressy et moi avons terminé : ils parlaient de moi ! Mais que disait-ils ?
Ils ont dit vanter ma beauté (flatteurs... cachée sous ma capuche, on me voit à peine), mais venant de Barundar... impossible !

Les deux nains partirent rapidement, et Kressy, une nouvelle fois, insista pour que l'on se marie... Pas moyen de lui faire entendre raison. Seul le fait que ni Luniel ni moi n'ayons de temple pour nos dieux respectifs (Séhanine pour lui et Maïlikki pour moi) l'a un peu convaincu... Mais dans ce cas, il fallait, pour elle que je le lis à moi, de quelque façon que ce soit.
Nous avons finalement, Luniel et moi nous dépêtrer de ses griffes de marieuse (mais je dois dire que l'idée ne me déplait pas... un peu tôt quand même) pour manger un peu au calme, à l'atelier.

Notre estomac repu, nous nous sommes approchés l'un de l'autre pour nous embrasser.
Luniel m'a prise dans ses bras et m'a soulevée pour me poser sur l'un des fauteuils...
J'étais totalement sous son charme et je me laissais faire quand il commença à me déshabiller... je faisais d'ailleurs de même...

Ce fut merveilleux ! Jamais je n'avais connu ça, et je m'endormis, heureuse, confuse, surprise de mes propres actes, et pleine d'espoir pour l'avenir...

Mais ce matin, il avait disparu... M'a-t-il déjà abandonnée ? Pourquoi me suis-je confiée, et lui ?
*quelques larmes tachent ces dernières lignes*

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